Tous les hommes d'envergure arrivé à un niveau reconnu avaient un but, qui était ou la richesse et le pouvoir ou la volonté de rentrer dans l'histoire, une simple envie de marquer leur temps et donner ainsi un sens à leur vie. Peu furent ceux qui le sont devenus par pur altruisme.
  Les scientifiques veulent donner leur nom à une étoile, un vaccin ou une nouvelle invention. Pasteur, Curie voire pour le plus malchanceux messieurs Poubelle et Guillotin qui ne s'y attendaient pas de cette façon. Des découvreurs ont donné naissance à des empires industriels, il y a des exemples sur les rayons de tous les magasins et dans toutes les rues.
  D'autres se tournent vers la politique pour assouvir ce besoin d'une reconnaissance de leur nom qu'ils espèrent devenir intemporelle, peut être commencent ils par altruisme mais tous finissent par rechercher simplement la reconnaissance en entrant dans l'histoire ou le pouvoir leur donnant accès à un carnet d'adresse et à un milieu pouvant leur apporter un réel confort financier.
  Le plus bel exemple de ce but reste le dernier président français qui a eu l'honnêteté de dire qu'il arrêterait la politique pour faire de l'argent, quelque soit l'opinion des gens quand à cette révélation, il faut au moins en reconnaitre la franchise, tout à son honneur. Et au vu de sa présidence normale sans aucun coup d'éclat gaullien pouvant lui donner accès à une pleine page des livres d'histoire futurs, son choix était clair et n'aurait pas eu besoin d'être énoncé pour être compris. Chirac aura su dire non aux américains, ce qui a une valeur internationale et une portée qui montre qu'il a réussi dans son but de marquer. Mitterrand aura été le président de l'avènement du social, il y aura même tellement pris gout qu'il a certainement abusé de ce côté mais à chacun de porter son jugement.
  Qu'en est il de notre actuel dirigeant?
Dur de croire qu'il s'oriente vers le but de marquer l'histoire, il a voulu essayer en sauvant le Mali mais je doute que même les maliens se rappellent de lui d'ici le prochain effacement de la dette tant il apparait que cette intervention est si peu productive et tellement contredite par cette volonté de soutenir en Syrie ceux qu'il a combattu au Mali.
  De même pour cette politique intérieure de j'avance et je recule mais peuple je t'en.... quand même.
Une indécision et un manque de volonté en chaque domaine auquel il s'attache. Loin de se débarrasser de son image de petit fonctionnaire terne et dont l'ambition consiste juste à obéir aux directives supérieures, il reste difficile de lui voir un but, ce but que chaque dirigeant a et vers lequel il tend. La fierté d'être devenu le premier fonctionnaire de France peut elle être considérée comme un but légitime pour un chef d'état, il est normal d'en douter.
  Rester si impassible devant une désaffection du peuple pourrait être compréhensible venant d'un être uniquement vénal mais aucune réelle ambition d'enrichissement ne parait pour lui, une bonhommie qui n'inspire aucune confiance, un vrai président façon troisième république dont personne ne se rappellera même son banquier.
  Rien d'un chef d'état, juste un bon père de famille cherchant à assurer un avenir correct à ses descendants mais sans couleur. Un petit fonctionnaire qui s'est trompé de costume et de bureau en 2012.
 Si il avait au moins une volonté étatique, sans doute donnerait il lui même un cap à son pédalo sans attendre qu'un feu de naufrageurs bruxellois ne l'envoie contre la côte le laissant seul quitter le "Concordia" français avant tous les passagers qui auront à apprendre à nager seul.